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Page:Varez et Mardelle - Frédéric, duc de Nevers, 1810.djvu/43

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( 43 ) A C T E I I I. Le théâtre représenté la grande salle du châteauf éclairée par un lustre. Il est dix heures du soir. SCENE PREMIERE. R A O U L , C L O T 1 L D £. RAOUL.\t.\t- Eh quoi? madame, vous mè fuyez, vous refusez de m’entendre? C L‘O T 1 £ D S» Laissez-moi , Chevalier , laissez-moi. Je suis poursuivie par mille idées sinistres : mes sens sont troublés , ma tête n’est plus à moi.\t. RAOUL. Remettez-vous, Clotilde. CLOTILDE.\t' Non ! rien ne peut détruire l’horreur dont je suis saisie. Quoi? Frédéric n’aurait pas succombé sous le fer des infi¬ dèles? c’est par le poignard d’un lâche assassin... Ah ! cette idée renouvelle ma douleur et accroît mes inquiétudes. RAOUL. Pouvez-vous, madame j ajouter foi à des avis donnés par un personnage qu’on ne peut découvrir, et qui sans doute est dirigé par celui qui m’a voué une haine éternelle ? .CLOTILDE. Vous chercheriez vainement à me dissuader : tout me dit que je suis victime de la plus horrible perfidie ; on a voulu détruire mon bonheur , empoisonner mes jours et me livrer au désespoir. - RAOUL. Cessez , madame , d’être la dupe d’une ruse aussi grossière, Couci me déteste , vous le savez : il craint que vous ne cé¬ diez aux désirs librement exprimés par vos vassaux , à l’ordre de votre époüx expirant. Cet ambitieux vieillard n’a pas ou¬ blié que je suis le parent d’Odoard, d’Odoard qui fut son en¬ nemi. Fier du pouvoir qu’il exerce sur vous, il tremble de vous voir former de nouveaux nœuds; craignant de laisser échapper une autorité qui flatte son orgueil, il emploie tous les .moyens que sa haine lui suggère pour détruire mes espé¬ rances. Des inscriptions perfides et des paroles mystérieu¬ ses viennent frapper votre imagination. Ab ! n’en doutez pas, Clotilde , lui seul est l’instigateur de tous ces événemens. CLOTILDE.\t( ' . Vous ne parviendrez point, Raoul, à détruire la confiance