Page:Variétés Tome I.djvu/199

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força, malgré la resistance de ces meurtriers, d’approcher ledit Bourgeois pour le reconcilier et donner la benediction. La chose ainsi achevée, le capitaine, asseuré de la mort dudit Bourgeois par celuy mesme qui avoit fait le coup, tint nouveau conseil avec les principaux de ladite compagnie pour adviser ce qu’ils feroient de ce corps mort. Après le resultat, il fit recharger et remettre sa compagnie en ordre, commanda aux porteurs de reprendre ladite chaise et porter ledit deffunct, les y força sur leur refus, passant de la rue des Deschargeurs par celles des Mauvaises-Parolles, Thibaultodée, Sainct-Germain, et de là droict à la Grève, disans tousjours que c’estoit un voleur et un mazarin qui avoit voulu tuer M. de Beaufort, qu’ils le conduisoient à l’Hostel-de-Ville, et de temps en temps faisoient des decharges de leurs fuzils sur ceux qui couroient et crioient après eux à la veuë d’un tel spectacle. D’abord, ils se saisirent du perron de la porte de l’Hostel-de-Ville pour en empescher l’entrée aux parents et amis du deffunct. Amand et quelques uns des siens montèrent où Messieurs de la ville siegeoient, et, pour excuse de l’abominable crime qu’ils venoient de commettre, leur supposent que, plusieurs personnes s’estant presentées pour leur ravir ledit Bourgeois, ils avoient esté obligez de le tuer. Ainsi, cette victime innocente fut posée dans la cour dudit Hostel-de-Ville, qui devoit estre le lieu de franchise et l’azile des opprimez. Ce fait, Amand et ses complices se retirèrent chez eux par les rues les moins frequentées, et néantmoins tousjours suivis par la pluspart de ceux qui avoient veu ce sanglant et es-