Page:Variétés Tome I.djvu/223

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queüe, il est ordonné que la fascherie de la mère luy servira de penitence pour le temps passé. »

Appelez un autre.

— Leroux ! Leroux ! vous vous cachez ; où est vostre robbe ? — Monsieur, je n’ozerois la porter, car je suis suspendu. — Playdez en manteau.

— Monsieur le lieutenant, je plaide pour deux officiers du roy, conseillers et eslus en l’eslection de Rozoy, en Brye, gens honorables, plains de moyens et d’honneur, meprisans les superfluitez, puis qu’ils n’ont point changé d’abis il y a plus de quinze ans, lesquels, prevoyans que tandis que Chalange18 et les autres partizans et maltotiers viveroient, qu’ils auroient tous les jours des nouvelles attributions, augmentations de gages, qualitez de conseillers, exemptions de tailles, droits de signatures de rolles et infinies autres, pour lesquelles payer leurs gages


18. Chalange, fameux partisan dont il est parlé dans les satires de Régnier et dans la Chasse aux larrons de J. Bourgoing, avoit fait rendre par le connétable de Luynes, à la condition d’en partager avec lui les profits, un édit contre les procureurs, dont toute la basoche s’étoit émue. Il en est dit un mot dans les Caquets de l’accouchée (V. les notes de notre édition) ; mais l’Anti-Caquet s’en explique plus longuement. « Tu te plains de Chalange, y est-il dit, et tu ne cognois pas le plaisir qu’il a fait au plat pays lorsqu’il a fait l’edit des procureurs. Il est cause que les clercs, n’ayant plus d’esperance d’estre receus, ils se sont retirez en leur pays ; il s’en est engendré une pepinière d’esleus, grenetiers, sergens, receveurs du taillon et autres menus offices, pour lesquels achepter ils ont fait boursiller leurs parents et amis, qui sont à present secqs comme bresil. » (L’Anti-Caquet, 1622, in-8º, p. 12–13.)