Page:Variétés Tome I.djvu/236

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lit et puis avoit esté employée à la housse d’un cheval à l’entrée de la Reyne, s’efforça de consoler ses compagnes, en leur parlant de la sorte :

Sans faire la petite bouche
Il est vray, ce decry me touche,
Et m’attaque aussy fort les sens,
Comme à vous autres, jeunes gens :
Car, dites-moi, je vous en prie,
Poinct, Dentelles ou Broderie,
Qu’aurons-nous donc fait à la Court,
Pour qu’on nous chasse haut et court,
Nous par qui la noble jeunesse,
Meprisant toujours la bassesse,
N’avoit point d’autre passion
Que la gloire et l’ambition,
Pour nous seules faisant depence,
Vivoit quasi dans l’innocence,
Et ne faisoit, faute d’escus,
Que fort peu de maris cocus,
Au lieu qu’estant dans l’opulence,
Elle en repeuplera la France ?
Mais ces discours sont superflus :
Mes compagnes, n’y pensons plus,
Et, sans en deviner la cause,
Soyons desormais autre chose,
Et, dans un semblable conflit,
Faisons nous toutes tour de lit :
C’est une agréable corvée ;
Pour moy, je m’en suis bien trouvée.
Là, mille et mille serviteurs
Y viennent compter des douceurs,