Page:Variétés Tome I.djvu/240

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dessein de s’employer aux chasubles et aux devants d’autel des eglises. Mais celles qui avoient vieilli parmi les divertissements, ne pouvant pas faire si tost de necessité vertu, resolurent de s’employer aux habits de mascarades, esperant qu’en cet equipage elles pourroient encore estre de tous les plaisirs de la Cour, et se trouver quelquefois aux bals, aux balets, aux comedies et à tous les divertissements du carnaval.

La Dentelle noire d’Angleterre se loua à bon marché à un giboyeur pour lui servir de filets à prendre des becasses dans les bois ; à quoy elle se trouvoit assez propre, dans l’habit où la mode l’avoit mise depuis peu.

Tous les Poincts resolurent de s’en retourner en leurs païs, excepté le Point d’Aurillac, qui fit plus de difficulté que les autres, craignant qu’aussy tost qu’on le verroit de retour, on ne l’employa à passer les fromages d’Auvergne, dont la senteur lui estoit insupportable, après avoir gousté la civette, le musc et l’eau de fleurs d’orange, dont il estoit arrosé tous les matins dans Paris, soit que ce fut pour corriger l’odeur de quelque gousset ou quelque sueur trop aigre, ou pour attirer les amans, comme on amorce les pigeons d’un colombier.

Chacun, dissimulant sa rage,
Doucement plioit son bagage,
Resolu d’obeir au sort,
Ne se voyant pas le plus fort,
Lorsqu’une petite rusée,
Leur donnant une autre visée,