Page:Variétés Tome I.djvu/263

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Par ces adroites flatteries,
Les Plumes, qui vont à tout vent.
Ces ornemens des jeunes testes
Leur promettent desjà mille et mille conquestes ;
Se voyant ainsy caresser,
Et se joignant à ces rebelles,
Protestent desormais de quitter leurs ruelles

Si l’on ne les veut exaucer.

Par ces beaux discours, les Plumes s’engageoient desjà à l’etourdy dans le party de ces miserables ; et je ne doute pas que ces gens qui font tout à la legère ne les eussent servy comme ils leur avoient promis, si l’Amour, qui faisoit lui-mesme son personnage dans cette celèbre mascarade, voyant que toutes ces pratiques lui pourroient apporter de grands dommages pour le retablissement de ses affaires : car, se voyant desjà privé du secours des Dentelles et des Passemens, qui luy avoient rendu de si grands services, il apprehendoit extremement de se voir encore abandonné des Plumes, qui estoient pour lors les seules forces qui luy restoient, et dont il tiroit le plus d’avantage, prevoyant bien que, ne pouvant s’en passer absolument, il seroit contraint d’arracher plustost celles de ses aisles pour les prester aux galans qu’il employoit pour son service, estant absolument impossible qu’ils pussent reussir dans leurs entreprises sans leur aide, et que lui-mesme, après cela, n’en ayant plus, ne pouvant plus voler si haut, seroit obligé de camper sur terre, et de se reduire, comme autrefois, parmy les