la douleur a de plus amer, et à peine vous formerez-vous un tableau de sa triste situation.
. . . . . . . . . . . . . . . . Quis, talia fando,
Mirmidonum, Dolopumve, aut duri miles Ulixei,
Temperet a lacrimis !
Il ne revenoit jamais que chargé des dépouilles de ses ennemis ; ses premiers regards se tournoient toujours vers Minette, sa chère épouse ; il lui miauloit amoureusement, il la léchoit avec délectation, il lui faisoit patte de velours. Elle, à son tour, recevoit ce vainqueur dans ses pattes : il confondoit ses lauriers dans les tendres caresses de sa moitié. Peu semblable à ces héros qui se croyent tout permis, Mitoulet étoit fidèle à son épouse. Aux vertus d’un grand chat il joignoit encore celle d’un chat de bien.
Qu’allez-vous devenir, Minette infortunée ? Veuve de cet Hector3, vous allez essuyer le sort de la malheureuse Andromaque : vos fils sont autant d’Astianax qui éprouveront le sort du fils de ce héros troyen. Polichinel est pire pour eux que tous les Grecs ensemble : c’est un Ulisse, un Pyrrhus acharné à leur ruine ; ils ressembleroient à leur père, il les massacrera également.
. . . . . . . . . . . . . . Venez, famille désolée ;
Venez, pauvres enfans devenus orphelins,
Venez faire parler vos esprits enfantins ;
3. Voyez l’Iliade d’Homère. (Note de l’auteur.)