Page:Variétés Tome I.djvu/51

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reau de l’eschaffaut, puis relevée par ledit executeur à l’ayde de sa femme, elle seroit tombée d’un second coup qu’il luy auroit porté dudit coutelas à la teste. Ce qui auroit excité telle rumeur dans le peuple que ledit executeur, intimidé de plusieurs pierres ruées sur ledit eschaffaut, se seroit jetté en bas, laissant la suppliante en la disposition de sa femme, qui, l’ayant traisnée dans un coing dudit eschaffaut avec une corde qu’elle luy jetta au col, auroit fait plusieurs efforts pour l’estrangler, soit en serrant le col, ou luy pressant l’estomac de plusieurs coups de pieds, et voyant ces supplices inutils, elle se seroit aydée de ses cizeaux en intention de luy coupper la gorge, lui en ayant porté plusieurs coups au col et au visage. Finalement ladite femme, pressée de la clameur et indignation du peuple, seroit des-


légèrement. La sédition se renouvelle et s’augmente. Le bourreau se sauve en la chapelle qui est au bas de l’échafaud ; la femme du bourreau demeure seule avec la patiente, qui étoit tombée sur le coutelas, duquel assurément la bourelle se fût servie si elle l’eût vu. Elle prit en son lieu la corde que la patiente avoit apportée au supplice, la lui met au cou. Elle se défend, et jette ses mains sur la corde. L’autre lui donne des coups de pied sur l’estomac et sur les mains, et lui donne cinq ou six secousses pour l’étrangler puis, comme elle se sentit frappée à coups de pierres, elle tire ce corps demi-mort, la corde au cou, la tête devant, à bas la montée de l’échafaud. Comme elle fut au dessous, proche des degrés, qui sont de pierre, elle prend des ciseaux qu’elle avoit apportés pour couper les cheveux de la condamnée, longs de deux pieds, et la veut égorger ; comme elle n’en peut venir à bout, elle les lui fiche en divers endroits. »