nommé Bourgoing, tenant une petite boutique contre l’eglise S.-Leufroy25, lui faisant entendre au mieux qu’il peut, moitié italien, moitié françois, qu’il cherchoit un courratier pour luy faire vendre une quantité de diamans qu’il avoit. Sur les offres que luy fit Bourgoing de luy servir lui-mesme de courratier et luy faire vendre ses diamans, il en monstra quatre petites boëttes et les luy laissa, ayant pris recepissé de luy, et dit qu’il retourneroit dans quatre heures pour sçavoir s’il avoit trouvé marchand.
En ces quatre heures, Bourgoing cherche marchand et fait la monstre des quatre boëttes de diamans. Un lapidaire nommé Maurice et le sieur Paris Turquet, marchand joallier, qui avoient veu le memoire envoyé de Venise, se rencontrent à ceste monstre, et, ayant jugé aux remarques des boëttes que c’estoient les diamans recommandez et contenus en ce memoire, ils en confèrent avec Bourgoing, et s’associent, eux trois, au quart promis par le memoire à ceux qui recouvreroient les marchandises perduës, et aussi tost donnent advis de cet affaire à maistre Denis de Quiquebeuf26, lieutenant en la grande prevosté de la connestablie de France.
25. Cette petite église occupoit une partie de la place actuelle du Châtelet ; elle avoit son entrée dans la rue Trop-va-qui-dure, disparue lorsque le quai de Gèvres fut construit. C’est dans cette rue, appelée au XVIe siècle rue des Bouticles près et joignant Saint-Leufroy, que devoit loger l’orfèvre à qui Fava s’adressa.
26. Ce nom, ainsi que ceux des orfèvres, manque dans la relation de l’Esprit du Mercure.