Page:Variétés Tome II.djvu/128

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

contre sa vie. Les Dryades des Champs-Elisées, les Nymphes de la Grenouillère6 et les Pomônes du Pilory, se distinguèrent entre autres par leur animosité ; elles obligèrent la pauvre Mie Margot à songer à retourner dans le sein de sa famille, ou à porter la gloire de ses conquêtes dans les pays étrangers. En attendant l’occasion favorable pour disparoître, qui, je crois, grace à l’inconstance du public, ne tardera guères à se presenter, ma Mie Margot a pris le parti de se montrer moins frequemment. En vain ses ravisseurs entreprendroient de la defendre, ils ne pourroient rien contre l’armée femelle qui lui a declaré la guerre.

On apprendra au public le lieu de sa retraite et la suite de ses avantures au moindre changement qui arrivera. Le lecteur ne sera peut-être pas fâché de trouver à la fin de cette histoire la chanson composée, à ce sujet, par le marchand de bouteilles cassées, l’un de ses plus zelés partisans.



6. Ce lieu, où Vadé fit aussi ses fredaines, étoit situé, comme on sait, sur la rive gauche de la Seine, en face du jardin des Tuileries, à l’extrémité de ce quai, dont l’autre partie portoit déjà le nom de d’Orçay, à cause des travaux que M. Bertrand d’Orçay, prévôt des marchands, y avoit fait commencer en 1708.