grande salle du Palais de Paris, sans y savoir mettre aucun remède, comme demonstrant que ce feu voulloit demonstrer la justice de Dieu et l’ire et le courroux de la très saincte Trinité, demonstrant aux pecheurs qu’il faut qu’ils se convertissent et ayent tousjours Dieu en leur memoire, sans s’amuser à amasser des biens terriens et delaisser les moyens de parvenir au royaume de Dieu ; tellement que ce feu commença le septiesme jour de mars, à une heure après minuit, à monstrer sa force et brusler et consommer toutes les anciennes antiquittez de ce royaume françois, car en une nuict fait plus de deluge que cent hommes ne sçauroient avoir refaict en un an. C’est une chose impossible à l’homme, tel qu’il soit, d’avoir veu un feu si vehement et si cruel qu’estoit celuy-là : car vingt mille personnes ne pouvoient, avec toutes leurs forces et à force d’eauë, estaindre la grande furie de ce feu. Premierement, la chapelle où on cellebroit la messe, dans la grande salle du Pallais, est du tout consommée ; tous les roys4 qui estoient en statuë de pierre de taille, sont du tout consommez ; la voûte de la grande salle
tinelle du Louvre, du costé de la Seine, aperçut comme un cercle de feu sur le haut de la couverture de la grande salle du Palais. » Ibid., p. 18.
4. « Les pilliers furent, par la violence du feu, tous gastez, la table de marbre réduicte en petits morceaux, et les statues des roys nichées contre les parois et piliers toutes défigurées et perdues. » Id., p. 22–23. — Pour la fameuse table de marbre, qui fut détruite alors et ne fut pas remplacée, on peut voir un très curieux passage de la Description de… Paris au XVe siècle, par Guillebert de Metz, publiée par