Page:Variétés Tome II.djvu/160

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ceste fameuse ville de Paris, lieu où l’on doit faire la vraye et naturelle justice, nommé le Pallais des roys de France, et le plus digne de tout cet univers, à cause d’une chapelle vrayement nommée Saincte, non d’un seul homme, mais de toute la chrestienté, laquelle Dieu a preservé d’un gouffre de feu abominable et inremediable, lequel est descendu du ciel en façon d’une grosse estoile flamboyante, de la grosseur d’une coudée de longueur et un pied de large2, sur la minuict3, lequel feu a bruslé et consommé l’espasse d’un jour et demy durant, dans la


Pour avoir mangé trop d’espice

Se mit tout le Palais en feu.

(Les Œuvres de Saint-Amant, etc. Paris, 1661, in-8, p. 192.)

Entre autres relations faites sur cet incendie, nous pouvons citer : Récit de l’embrasement de la grande salle du Palais de Paris le 7 mars 1618, in-8 ; Incendie du Palais le 7 mars 1618 ; Boutray, Histoire de l’incendie et embrasement du Palais, 1618, et un article de M. Paul Lacroix, dans le journal l’Artiste, du mois de février 1836. Le Père Lelong, Bibliothèque historique de la France, t. III, p. 343, nº 34,541, a cité les pièces indiquées tout à l’heure, mais il n’a pas connu celle que nous donnons ici. M. Paul Lacroix l’a eue, au contraire, entre les mains : il en cite un fragment.

2. Le Mercure françois donne à cet incendie des causes moins surnaturelles. Rapportant ce qu’on en disoit dans le public, il parle d’une chaufferette allumée qu’un marchand auroit laissée dans son banc, et, suivant une autre version, « d’un bout de flambeau » laissé sur un banc par la fille du concierge, et qui auroit communiqué le feu à une corde gagnant les combles. (Mercure françois, 1618, t. 5, p. 25.)

3. « Sur les deux heures et demie après minuict, la sen-