Page:Variétés Tome II.djvu/178

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portes, sur quoy nous chargeons leurs consciences. Aussi enjoignons auxdicts pauvres que, s’ils trouvent à estre mis en œuvre, ils s’y emploient fort et ferme ; surtout ordonnons que toutes aumosnes se feront par devotion, et non par police.

10. Pour l’abreviation des procez, nous ostons tous contredictz et reproches entre le mary et la femme.

11. Et pour autant que la malice des plaideurs a introduict plusieurs cavillations8 en practique, faisans, la pluspart d’entre eux, pour la multiplicité des appoinctemens9 qui s’y trouvent, une banque de tromperie ; à quoy nous, desirans couper toute broche10, voulons et nous plaist que doresnavant n’y ait plus qu’un appoinctement, qui sera que les parties se pourront appoincter en droict et joinct, et produire d’une part et d’autre tout ce que bon leur semblera.

12. S’entrecommuniqueront lesdites partyes leurs pièces respectivement, puis se vuydera le procès à huys clos, par compromis et amiable composition ; et à ce faire seront speciallement appellez les vidames11, auxquels nous commandons, et très rigou-


8. Ruses, subtilités, du latin cavillatio, qui avoît le même sens. On en avoit fait l’adjectif cavilleux, que nous trouvons déjà dans la Chronique de Saint-Denis.

9. Arrangements, accommodements.

10. Couper broche à quelque chose se disoit par allusion au tonneau en perce, dont on ne peut plus tirer le vin quand la broche ou cheville a été coupée. (Dict. de Trévoux.)

11. Ce mot que l’on ne croiroit mis ici que pour les be-