Page:Variétés Tome II.djvu/18

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—-Le dos recouvert de sa hotte,
D’une mine qui n’est point sotte,
Semble un orgueilleux limaçon
Qui, de sa coquille les bornes
Outrepassant, monstre ses cornes
Au soleil de brave façon.
—-Ceste hotte, pour des bretelles,
A deux lizières assez belles,
L’une rouge, l’autre de gris ;
Car la corde à la longue affole,
Et lui avoit sié l’espaule
Et son pourpoint de petit gris.
—-Jean n’est curieux de la mode,
Mais, vestu comme un antipode
D’un haut de chausse plein de trous,
Plus large en bas qu’à la ceinture,
Ne craint point que la ligature
Luy face mal sur les genoux.
—-Haut de chausse fait d’une cotte
Qu’Urgande portoit à la crotte
L’espace de neuf ou dix ans,
Frangé par bas, et si honeste
Que jamais n’eut coup de vergette,
Faict en despit des courtisans.
—-Je pense avoir leu dans l’histoire,
Si j’ay encor bonne memoire,
Ce fut en l’an cinquante-neuf
Qu’on osta les chausses bourrées11
Où les armes estoyent fourées ;



11. Il est parlé ici de ces chausses d’avanturiers, habillés à la pendarde, dont Brantôme a dit : « D’autres plus propres