Page:Variétés Tome II.djvu/226

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lins, fait moudre le moulin Sainct-Marcel ; puis, passant au pont aux Tripes, le faux ru, rivière morte, sont bouchez, usurpez et remplis de plusieurs plantars et atterissemens ; tellement que la rivière, n’ayant sa descharge, a fait de temps en temps des degats inestimables. De là, coulant au faux-bourg Sainct-Victor, fait encore moudre les moulins de Coupeaux6 et de la Tournelle jusques à sa descharge, qui rend la rivière de Seyne malade, à cause des grandes infections provenant des teintures, megisseries, tanneries, tueries et eschaudoirs qui sont sur et près de la dite rivière7.

Voilà succinctement le cours de la dite rivière, remarquable par tout l’univers pour son incomparable propriété pour les teintures8, deluges arrivez


6. Ils étoient à la hauteur du Jardin des Plantes actuel. Ils existoient dès le temps de saint Bernard, désignés sous le nom de moulins de Cupels. (Mémoires de l’Acad. des Inscript., t. 14, pag. 270.) L’inondation de 1579 les avoit détruits. (V. Archives curieuses, 1re série, IX, pag. 309). — Le nom de la rue Copeau est encore un souvenir de ces moulins.)

7. Il en étoit encore ainsi en 1702. Il est dit dans une ordonnance de police rendue le 20 octobre à cet effet : « La rivière de Seyne, du costé des quays S.-Bernard et de la Tournelle, jusques et au dessus du pont de l’Hôtel-Dieu, estoit extrêmement grasse et bourbeuse, mesme d’un goût puant et infecté, ce qui empeschoit d’y puiser comme à l’ordinaire ; laquelle infection provient de ce que les tanneurs et mégissiers demeurant dans le faubourg S.-Marcel et aux environs lavent dans la rivière de Seine et dans celle des Gobelins leurs bourres et leurs cuirs pleins de chaux, y jettent leurs escharnures, plains et morplains, et tous les immondices de leur mestier. »