Page:Variétés Tome II.djvu/248

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————-Languit en son bien-dire,

Comme la fleur sechée au declin du printemps !

Que les moins relevés et les plus tard venus
Sont les plus en fortune et les mieux recogneus
————-De biens et de loüange ;
Et qu’estant le sçavoir en l’oubliance mis,
————-Et le prix dans la fange,
L’erreur est au Pactole, ayant de bons amys !

Est-ce honte ou forfait de tesmoigner aux roys
Qui sont les bons esprits, qui sont les bonnes voix
————-Dignes de leurs merveilles !
Les cygnes verront-ils, à faute de secours,
————-Preferer les corneilles !
L’or, cedant à la paille, aura-t-il moins de cours !

Faut-il abandonner et les roys et leur cour !
Faut-il chercher loing d’eux un moins noble sejour
————-Pour avoir de la gloire !
Et pour estre en lumière (accident nompareil,
————-Hideux à la mémoire !)
Faut-il aimer l’ombrage en fuyant le soleil !

Ô le barbare siècle in-experimenté !
Qu’en diront les mieux nays de la posterité !
————-Car tousjours la froidure
Ne blanchit la campagne, et tousjours les frimas
————-Ne gastent la verdure :
C’est une loy d’en haut qui respond ici-bas.

Quand l’orage est passé l’on void rire les airs ;
Quand la tempeste cesse on void flamber les mers
————-Soubs les frères d’Heleine.
On pourra voir de mesme un temps comme jadis,