Page:Variétés Tome II.djvu/266

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In primo loco, dans l’université de Vaugirar, quatre sophistes de haut appareil, disputant sur la misère du monde, dont ils estoient grandement entachez, par leurs conclusions m’ont appris que quiconque est à son aise, à gogo, et qui est dans la paille jusques au ventre, ne doibt estre estimé pour partisan de la necessité, aut omnino regula fallit.

Secundo, vous tiendrez pour article de foy, en forme probante, et passé par l’alambic de mes plus fertiles curiositez, qu’il est arrivé un grand miracle dans Monceaux3 lorsque j’estois à la suitte de la


Jean Pousse et de Jeanneton sa cousine, qui n’est que la reproduction de celle qui a pour titre la Querelle de Gautier Garguille et de Perine sa femme, nous trouvons cette locution : « Tu me comptes des fagots pour des cotterets. » Or, ce qui est dit ici et l’expression encore employée conter des fagots trouvent là leur origine et leur explication. Il est facile de voir que, pour arriver à la phrase encore en cours, il a suffi d’abréger la première, d’où elle dérive, et, par une équivoque naturelle en pareil cas, de changer l’orthographe et en même temps le sens du mot compter. M. Quitard, qui avoit lu la Querelle de Gautier Garguille…, est tout à fait de notre avis. (Dict. des proverbes, p. 367.)

3. Château situé dans le département de Seine-et-Oise, près de Corbeil, et qu’il faut bien se garder de confondre, comme on le fait souvent, avec celui dont le parc existe encore au bas de la butte Montmartre, près de Batignolles. De Henri II à Louis XIII, la cour y fit de fréquents séjours. C’est là qu’en 1567, les huguenots, commandés par le prince de Condé, faillirent enlever Charles IX. Gabrielle d’Estrées avoit été faite par Henri IV marquise de Monceaux.