Page:Variétés Tome II.djvu/308

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personne sur le pont qu’il ne demandât avec empressement : Qui est-ce qui entre ?

Quant au chevalier de Préault9, écuyer de M. de Rohan, et à madame la marquise de Villars10, de Préault a été regardé par ses juges comme un très malhonnête homme, en ce que, croyant se sauver, la première chose qu’il dit sur la sellette fut qu’il n’étoit entré dans l’affaire que pour penetrer le secret de son oncle, de son maître et de sa maîtresse, son dessein étant de revéler le tout au roi. Comme cette marquise étoit en commerce de lettres avec ce neveu de la Trueaumont, et qu’elle avoit été engagée par lui dans cette malheureuse affaire, il s’en trouva trois dans la cassette de ce Préault, qui sont les seules preuves qu’on ait trouvées contre elle. L’une de ces lettres portoit qu’elle avoit parlé au Chevalier, qui lui avoit promis de lui donner vingt-cinq bons hommes bien armés quand elle en demanderoit. Il y en avoit une autre à peu près de même sens, et l’autre étoit en ces termes : Il n’y fit jamais meilleur, et si l’on envoye dix mille hommes, on se rendra maître de tout.



nécessité d’un exemple, etc. » Il est dommage que le Journal du marquis de Dangeau ne fût pas commencé à cette époque : nous saurions positivement par lui si la tragédie de Corneille fut en effet donnée devant le roi en novembre 1674.

9. Il étoit neveu de La Truaumont.

10. Elle étoit accusée d’avoir empoisonné deux maris dont elle étoit lasse, et de s’être donnée au chevalier de Préault. Limiers, dans ses Annales de France, l’appelle de Bordeville et aussi de Villiers. Le président Hénault lui donne ce dernier nom.