Page:Variétés Tome II.djvu/314

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allant à Bruxelles12 ; mais peut-être n’avez-vous pas su qu’un écolier qui étudioit chez lui l’a découvert. Ayant fait réflexion, après qu’on eut arrêté M. de Rohan, qu’il l’avoit vu souvent avec son maître, il fut trouver M. de Louvois13, qui le mena au roi, qui lui a donné 1,000 livres de rente pour récompense.

Vous observerez, s’il vous plaît, que, quand Madame de Villars dit qu’elle étoit innocente, c’étoit parcequ’elle a toujours protesté qu’elle croyoit que ces gendarmes qu’on lui devoit envoyer devoient être employés pour l’enlèvement de mademoiselle d’Alègre, qu’elle disoit que le chevalier de Rohan devoit faire enlever ; mais il me semble que la teneur des trois lettres qui parlent de dix mille hommes détruit entièrement ce qu’elle a dit, et par conséquent qu’elle n’étoit pas innocente, comme elle le prétendoit.


12. Il fut pendu. On dit que, tout fier d’avoir décapité un Rohan, une marquise et un chevalier, le bourreau dit à ses valets, en leur montrant Van-den-Ende : « Vous autres, pendez celui-là. »

13. Louvois étoit un peu intéressé dans cette affaire, car c’étoit par haine contre lui que le chevalier de Rohan s’y étoit jeté.