Pour tant avoir trompé de femmelettes,
Et pour deux glands attrappé leurs toilettes7,
Et pratiqué tant de fraudes pieuses
Qui sont enfin à Dieu tant ennuyeuses,
Qu’il a desjà ses bras forts estendus
Pour desoler ces gros frères tondus.
Or, pour la fin, voicy le dernier poinct8 :
Tu nous as dit qu’en enfer nous irons,
Et que de là jamais ne bougerons.
Mais, contemplant enfer au temps passé,
En son pourtraict j’y vis prestres assez.
Tu me diras : En quoy les as cogneus ?
Je te respons : Pour les voir tous tondus,
Ainsi que vous, messieurs les cordeliers.
Mais les soldats, encor que par milliers
Soyent escrottez, regardant ces figures,
Pas un n’en veis mis en ces pourtraictures.
Trop bien j’y veis aussy des femmelettes,
Mais on me dict que ce sont beguinettes
Qui avec vous n’ont faict difficulté
De dispenser leur veu de chasteté,
Dont m’esbahis comment si sainctes gens
Sont reservé en ces lieux de tourmens.
Et par ainsy je conclus que soldats
7. Ce passage, qui nous a fort embarrassé, fait sans doute allusion aux glands de cette sorte d’écharpe dont, par dévotion pour le patron des Cordeliers, saint François d’Assise, la reine Anne de Bretagne avoit fait l’insigne de son ordre de la Cordelière, et qui par là, à la plus grande gloire des frères de S.-François, étoit devenue une parure recherchée des dames de la cour.
8. Le vers qui doit rimer avec celui-ci manque.