avez usé vers luy, et les obligations que luy et moy vous avons. Je ne manqueray pas à luy faire tenir dans deux ou trois jours au plus les dix mille ducats que j’ay icy à luy, et luy en envoyer lettre de change souz le nom du sieur Antonio Bertoloni, du quel vous luy avez promis la confidence, pour estre cette somme employée en diamans, perles et chesnes d’or, ainsi qu’il le desire.
La lettre envoyée à Antonio Bertoloni disoit : J’ay appris de la maison de monsieur l’evesque de Concordia que je vous devois faire payer à Venise dix mil ducats pour employer en diamans, perles et chesnes d’or. J’attends celuy quy a mes deniers, qui doit arriver dans deux ou trois jours au plus. Aussi tost je les compteray au sieur Alexandre Bossa, banquier en ceste ville, et prendray de luy lettre de change que je vous envoyerai13.
Trois jours après ces lettres rendües, Fava suppose avoir receu un autre pacquet de cinq lettres : la première, la lettre de change qui estoit souscrite de Francesco Bordenali, complimentaire d’Alexandre Bossa14 ; la seconde, une lettre de creance d’Alexandre Bossa à Angelo Bossa ; les aultres, du mesme marquis de Sainct-Arme à luy evesque de Venafry, à l’evesque de Concordia et à Bertoloni.
Ces cinq lettres estoient faulses, escrites et cachettées comme les precedentes.
13. La relation de l’Esprit du Mercure ne reproduit la teneur d’aucune des quatre lettres du faussaire.
14. L’Esprit du Mercure dit « correspondant d’Alexandre Bossa ».