Page:Variétés Tome III.djvu/114

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dises de soye, autant belles et bonnes qu’il s’en puisse faire dans l’Europe.

L’Allemagne nous fait amener des buffles10, chamois, fustaines11, bouccasins12 et grand nombre de quincaillerie et autres diverses denrées.

Nous avons dans Poictiers nombre d’ouvriers qui accommodent les peaux de bœufs, vaches, chèvres, moutons et autres en façon de buffles13 et


10. On faisoit avec le buffle tanné d’excellents justaucorps de guerre. On connoît la chanson de Bussy :

Buffle à manches de velours noir
Portoit le grand comte de More.

11. Les meilleures se faisoient, en effet, en France. « Et, quant aux futaines et autres manufactures de cotton, dit Laffemas le fils (loc. cit.), nous ne devons point permettre que les estrangers nous en fournissent. » Montchrestien dit d’une façon plus ferme encore : « Toutes les futaines et camelots se doivent fabriquer en ce royaume, où l’industrie en est fabriquée aussi bien et mieux qu’ailleurs, où la commodité est pareille et possible plus grande… On parle parmy nous de futaines d’Angleterre et de camelots de l’Isle ; mais on nous impose le plus souvent par l’estrangeté, car toutes ou la plupart de ces estoffes sont de la façon de France, et n’en sont pas pires. » (Traicté de l’œconomie polit., in-4, 1re partie, p. 102-103.)

12. C’étoit une espèce de camelot, ordinairement noir, qu’on employoit comme doublure des manteaux de soie. Cette étoffe étoit déjà connue au moyen âge. (Fr. Michel, Recherches sur le commerce… des étoffes de soie, in-4, t. 2, p. 47.)

13. « Un homme de Nerac, écrit Laffemas le fils, a endurcy les buffles et chamois à l’espreuve de la pique et de l’espée. » (Hist. du commerce, p. 419.)