d’en deffendre l’usage, par vostre Declaration du dix-huictiesme novembre 1633, verifiée en vostre Parlement de Paris le douziesme decembre ensuivant21 ;
Pour empescher icelle despence, il y a toute l’Isle de France22 et autres lieux qui sont remplis de plus de dix milles familles dans lesquelles les enfans de l’un et l’autre sexe, dès l’âge de dix ans, ne sont instruits qu’à la manufacture desdits ouvrages, dont il s’en trouve d’aussi beaux et bien faits que ceux des estrangers ; les Espagnols, qui le sçavent, ne s’en fournissent ailleurs23.
21. C’est un édit dans le genre de celui précédemment rendu (voy. Caquets de l’Accouchée, édit. Jannet, p. 181-182) et de cet autre qui donna lieu à la Révolte des passements, pièce que nous avons publiée dans notre tome 1er, p. 224.
22. Il y en avoit surtout un grand nombre à Paris même, dans le faubourg Saint-Antoine. (V. Révolte des passements, loc. cit., p. 240.) Sous Louis XIV, cette colonie s’augmenta beaucoup encore lorsque la nourrice du comte d’Harcourt, Mme Dumont, arrivant de Bruxelles avec ses quatre filles, eut obtenu par privilége le droit d’établir dans le même faubourg des ateliers de dentelles. « Seize cents filles, dit Voltaire, furent occupées des ouvrages de dentelles. On fit venir trente principales ouvrières de Venise et deux cents de Flandre, et on leur donna trente-six mille livres pour les encourager. » (Siècle de Louis XIV, ch. 19.) — À Louvres-en-Parisis, à Villiers-le-Bel, on faisoit des dentelles de soie. (Savary, Dict. du commerce, au mot Dentelle.)
23. Les Espagnols, on l’a déjà vu, se fournissoient de beaucoup de choses en France. Les magnifiques pannes dont