Page:Variétés Tome III.djvu/121

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des sarges aussi fines et meilleures que celles que les estrangers nous sçauroient fournir, et à beaucoup meilleur marché.

La duché d’Estampes et pays de Dourdan est remply d’un nombre infiny de personnes qui s’occupent journellement de mieux en mieux à travailler en bas de soye et d’estame33, dont la plus grande partie surpassent ceux de Milan, de Gennes, d’Angleterre et autres lieux.

Et ainsi, Sire, de tout ce qui est utile, tant pour les grands que pour les petits, vostre France est plus que suffisante d’en fournir tous vos sujets et les estrangers aussi, sans les requerir d’aucunes choses, et aussi qu’il n’y a ouvrages que ce soit que les François (s’ils veulent) ne contrefacent et rendent plus à la perfection que ne sçauroient faire toutes les nations du monde.

Le commerce ne laisseroit d’aller de part et d’autre ; les estrangers nous apporteroient de leurs marchandises et viendroient prendre en contreschange des nostres, et, par ce moyen, en chasque chose,


33. Laffemas, dans le Règlement général pour dresser les manufactures en ce royaume… (1597), parle de ces fabriques de bas de soie et d’estame, qui, depuis quelques années, s’étoient établies à Dourdan. — Dans le Recueil présenté au roi…, § 5, il rappelle aussi « les statutz et reglements faictz sur la manufacture des bas d’estame et de soye pour arrester les abbus et malversations qui s’y commettoient, et donner ordre à l’advenir que le public en soit mieux servy, et qu’elle se puisse continuer en la France en telle perfection que nous en puissions fournir aux pays estrangers. »