Page:Variétés Tome III.djvu/239

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mener au suplice ? Car il fust atterré par quatre crocheteurs dans la prison, et chargé à force sur le chariot et conduit sur l’echafaut, où, après avoir differé son supplice le plus qu’il pouvoit, et attendu en vain sa grace du roy, qu’il pensoit obtenir par le moyen de la royne Marguerite10, la grace que le roy lui feist fust qu’il auroit la teste tranchée et recevroit le digne salaire de sa meschanceté. Sur quoy un chacun peut recognoistre que l’homme ne se doit de la sorte precipiter à ses sensualitez, et que là où la crainte de Dieu et des hommes ne l’en destourneroit, la crainte du supplice doit pour le moins estre suffisante pour l’en destourner.



10. Elle avoit encore certain pouvoir sur l’esprit de Henri IV, son époux divorcé. V. notre tome 1er, p. 207. — Au mois de juin de cette même année, le roi lui avoit encore accordé une grâce. V. L’Estoille, à cette date.