Page:Variétés Tome III.djvu/238

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l’ame et telle apprehension de la justice, que sans plus grand delay il estrangle ceste pauvre fille en son estable, et la fait mettre dans une valise et porter par son serviteur (appelé Houppart) dans la rivière. Ce forfaict fut quelques mois incongnu ; mais ce qui le mist en evidence, ce fut un autre viol que le dit de la Motte fist en la personne de Nicolle Martel, fille de Claude Martel, soldat de la citadelle de Mets, lequel en fist sa requeste et sa plainte à M. d’Arquien, lieutenant pour Sa Majesté en ladite garnison. M. d’Arquien renvoye la cause devant M. de Selve, president de la ville de Mets, qui, ayant fait informer contre Louyse de la Villette, maquerelle, et accusée de l’avoir vendue au dit de la Motte, il feit emprisonner le dit sieur de la Motte, lequel recusant M. de Selve pour son juge, la cause en fut evoquée devant M. de Poisisse, par lequel, finalement, toutes informations et justifications faictes de part et d’autre, et la question donnée à la dite Louyse de la Villette et à Claudine et Houppart, serviteur et servante du dit de la Motte, il fut sceu et confessé que le dit de la Motte avoit fait estrangler ceste innocente fille du ministre de Combes et defloré la dite Louyse Martel. Occasion pourquoy le dit de la Motte receut l’arrest de sa mort au fort l’Evesque, à Paris, et fut condamné d’avoir la teste tranchée, et Claudine et Houppart, ses serviteur et servante, condamnez estre pendus ; lesquels furent executez devant la Croix du Tirouer.

Que peut servir au dit de la Motte d’avoir voulu receler son fait aux hommes et d’avoir voulu monstrer sa ferocité lors que l’on le vouloit lier pour le