Page:Variétés Tome III.djvu/254

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Qui a de quoy payer facilement en treuve ;
Mais c’est là la façon des dames : le soucy
Des bourgeoises n’est pas de se coiffer ainsi ;
Leur soin est de chercher un velours par figure24
Ou un velours rosé qui serve de doublure
Aux chaperons de drapt que tousjours elles ont,
Et de bien ageancer le moule sur le front,
Luy face aux deux costez de mesure pareille
Lever la chevelure au dessus de l’oreille.
Aux dames je fais cas d’un visage fardé :
À la court aujourd’huy c’est le plus regardé,
Car, quand bien elle auroit une fort belle face,
Si elle n’est pas fardée elle n’a pas de grace,
Et principalement le doit-elle estre alors
Que la ride commence à luy siller le corps,
Et que de jour en jour une blanche argenture
Va se peslemeslant dedans sa chevelure :
Car c’est alors qu’il faut faire mentir le temps
Pour se faire honnorer comme en ses jeunes ans ;
C’est lors qu’il est besoin se servir d’artifices
Afin de rabiller les ordinaires vices



hommes comme pour les femmes. Les hommes qui les vouloient longues et tombantes se les faisoient faire avec des cheveux de femme. (Mézeray, Abrégé de l’Hist. de France, 1698, in-12, t. 1, p. 253.) Une perruque blonde du bon faiseur se vendoit jusqu’à mille écus. Les cheveux propres aux perruques des dames valoient 150 livres l’once.

24. C’est-à-dire assorti à la figure, ce qui étoit un grand point. L’assortiment des diverses parties de la toilette fut une question non seulement de goût, mais de bienséance, pendant tout le XVIIe siècle. V. l’Extraordinaire du Mercure, janvier 1698, art. Garde-robe des femmes.