Page:Variétés Tome III.djvu/326

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Pour nous reduire après en immortelle gesne.

Ainsi par des appas le poisson se sent pris.

Mais quelle deité ne seroit point surprise
En vous voyant user de si grande feintise ?
Et voyant de vos yeux deux fontaines couler,
Qui penseroit, bon Dieu ! qu’un si piteux visage,
Avec la cruauté d’un desloyal courage,
Couvassent le poison sous un brave parler ?

Ainsi donc, nous laissons la douceur de nos mères,
La maison paternelle, et nos sœurs et nos frères,
Pour à vostre vouloir, pauvrettes, consentir ;
Et un seul petit mot promis à la legère
Nous fait vivre à jamais en peine et en misère,
En chagrin et douleur par un tard repentir.

Le jour des nopces vient, jour plein de fascherie,
Bien qu’il soit desguisé de fraude et tromperie,
Borne de nos plaisirs, source de nos tourmens.
Si de bon jugement nos ames sont atteintes,
Nous descouvrons à l’œil que ces liesses feintes
Ne servent en nos maux que de desguisement.

Le son des instrumens, les chansons nompareilles,
Qui d’accords mesurez ravissent les oreilles,
Les chemins tapissez, les habits somptueux,
Les banquets excessifs, la viande excellente,
Semblent representer la boisson mal plaisante,
Où l’on mesle parmy quelque miel gracieux.



qui est probable, qu’il datoit de son temps à lui. (Dames galantes, disc. 4.) — Il est employé ici dans le vrai sens qu’il dut d’abord avoir.