Page:Variétés Tome III.djvu/338

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Mais, quand vous diriez tout cela,
Vous ne mettriez pas le hola :
On vous connoistroit à la mine ;
Chacun diroit : Eschine ! eschine !
Ce sont pendars de Mazarins.
Et lors je vous tiendrois bien fins
Si, par un tour de passe-passe,
Vous amusiez la populace,
Qui viendroit à grands coups de poing
Faire tope sur vostre groing,
Sur tout si dans l’autre semaine,
Auprès de la Samaritaine,
Dame Anne2 eust peu vous descouvrir :



2. Revendeuse des halles qu’on produisoit « comme une femme mystérieuse, parcequ’elle étoit la plus insolente et la plus hardie de son quartier. » (Advis desinteressé sur la conduite de M. le coadjuteur… (6 juillet 1651,) ad finem.) Dans une mazarinade portant la même date : Lettre d’un marguillier de Paris à son curé sur la conduite de monseigneur le coadjuteur, dame Anne et un nommé Pesche, son compère en rébellion, sont représentés comme étant « des enfans de chœur elevez par monseigneur le coadjuteur..., l’un et l’autre chantant les leçons du bréviaire qu’il leur avoit enseignées. » Les leçons de ce bréviaire, selon Mme de Motteville, étoient des « chansons infâmes contre le respect qui étoit dû à la reine. » Dame Anne, cette coureuse qui les chantoit, fut arrêtée. « Je le dis à la reine, continue Mme de Motteville, à la prière de Mme de Brienne, qui ne voulut pas lui en parler, par quelque motif que je ne pus savoir. Cette princesse ne me répondit rien, et je ne lui en parlai plus. Quelques jours après, la même Mme de Brienne me dit qu’elle avoit été voir cette dame Anne et qu’elle ne l’avoit plus trouvée dans sa prison, qu’elle étoit alors