Page:Variétés Tome III.djvu/39

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veloux, une robbe de mieustade28 à double quëue, un cotillon violet de drap, des souliers à boucles, une vertugalle29, de longues patenotes blanches faites comme des petites ruelles de raves30, avec des grantz poignez fourrez quy empeschoient qu’ils ne pouvoient mettre la main au plat.

Pour le mariage de leurs filles, il ne faut que voir les minutes de ita est, on lira un contract portant un douaire de deux cens couronnes d’or quy valoient trente-cinq sols pièces, encore c’estoit à la charge que le marié donneroit aux père et mère de la future chacun une robbe neufve.

Et leurs ceremonies, je n’oserois presque les descrire, pour ce qu’ils apprestent à rire. L’on voyoit un père avec son vestement cy-dessus, un moucheoir et des gants jaunes à la main, roides comme s’ils avoient esté gelez, un bouquet trouvé, estoffé de lavande, conduire sa fille au moutier, les fluttes et grands cornetz marchants devant l’espousée, vestue comme la pucelle Sainct-Georges31, la


28. Je crois qu’il faut lire ici mustabe ou mistabe. C’étoit une sorte d’étoffe de laine dont le nom étoit arabe, et qui se fabriquoit en Espagne et dans le midi de la France. Elle fut surtout en usage au moyen âge. (Fr. Michel, Recherches sur le commerce... des étoffes de soie, t. 1er, p. 258, 259.)

29. Elles avoient cessé d’être à la mode vers 1563. V. une note de notre tome 2, p. 190.

30. Chapelet à grains plats.

31. « Pour ce qui est de Mademoiselle sa femme, lisons-nous dans un passage de Francion excellent à rapprocher de celui-ci, elle avoit une juppe de satin jaune toute grasse et une robbe à l’ange si bien mise et un collet si bien monté,