faisoient une doctrine parfaicte, selon le temps et les propositions ; mais qu’il se soit trouvé, au temps passé, un du Perron pour promptement recognoistre l’erreur et respondre en public à un Duplessis Mornay47 ; un Draconnis48 pour chausser les esperons à un subtil Dumoulin49 ; un Coiffeteau50 pour faire la barbe à un Durand51 ; un Cotton pour promptement respondre, par son livre de l’Instruction catholique52, à
47. Allusion à la conférence publique qui eut lieu à Fontainebleau, le 4 mai 1600, entre Du Plessis Mornay et Du Perron, dans laquelle celui-ci combattit avec avantage les cinq cents erreurs qu’il avoit découvertes dans le livre du premier sur l’Eucharistie.
48. Il s’agit ici, soit du P. Ange de Raconis, qui publia vers cette époque le Petit Anti-Huguenot (Paris, 1618), soit plutôt encore de Ch. Fr. Abra de Raconis, plus tard évêque de Lavaur, qui venoit de faire paroître Traité pour se trouver en conférence avec les hérétiques, Paris, 1618, in-12. V. Mémoires de l’abbé d’Artigny, t. 7, p. 259.
49. C’est le fameux ministre de Charenton dont il fut tant question alors. V. notre édition des Caquets de l’Accouchée, p. 88.
50. Comme théologien et controversiste, il s’étoit mêlé à la dispute de Du Perron et de Du Plessis Mornay ; ses réponses à celui-ci comptent parmi ses bons ouvrages.
51. C’est Durand de Saint-Pourçain, fameux dominicain du XIVe siècle, qui, dans ses livres de théologie, avoit souvent combattu saint Thomas d’Aquin. Ses opinions contraires à la transsubstantiation avoient été foiblement réfutées par Du Perron, dans la conférence citée tout à l’heure. (Longueruana, p. 11–12.) Coeffeteau les combattit avec plus d’avantage.
52. L’Instruction catholique, Paris, 1610, 2 vol. in-fol.