Page:Variétés Tome IV.djvu/101

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estoit contigu au Pré-aux-Clercs, il leur estoit fort facile d’en demembrer toujours quelque morceau, l’Université ne pouvant pas, à cause de ses occupations continuelles, estre toujours presente ny aller toiser les places que messieurs de l’abbaye vendoient aux particuliers.

Cependant, comme sur la fin de l’année 1539 l’Université s’apperçut que le petit Pré-aux-Clercs, outre qu’il diminuoit tous les jours, ne luy estoit qu’à charge, elle fut conseillée de le bailler aussi à cens et rentes pour y bastir des maisons12, ce qu’elle a aussi fait dans la suite d’une bonne partie du grand Pré.

Mais, pour plus aisement concevoir comment ce


12. Du Boulay, dans son volume cité, p. 336, s’explique avec plus de détails sur les causes qui amenèrent cette résolution de l’Université : « Les procez continuels qu’elle avoit tantost contre les moines, tantost contre les particuliers qui remplissoient d’immondices une partie du petit Pré, et la peine qu’elle avoit aussi, outre la depense continuelle où elle se trouvoit engagée, pour faire oster le gravois et autres choses que l’on y dechargeoit nuitamment, luy ayant fait prendre resolution, en l’an 1537 et 1538, de bailler ledit petit Pré à cens et rente, au lieu de le faire entourer de fossés et de murailles, ce qui eust encore cousté beaucoup, elle fit faire les publications et solennitez en tel cas requises… » Plus haut il avoit dit (p. 148) : « Cette terre étant ainsi exposée au pillage de toutes parts, elle prit resolution, vers l’an 1538, de vendre du moins le petit Pré, comme le plus exposé à l’usurpation et à la decharge des gravois et immondices du faubourg et de la ville. »