Page:Variétés Tome IV.djvu/19

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À M. le prince de Condé.

Prince, vous avez eu beaucoup moins de ruines,
Endurant doucement vostre captivité8,
Qu’à faire le magot, estant en liberté,
D’Arnoux9, de Cadenet, de Brante et de Luynes.

Responce.

Pensez-vous, si j’estois vraiment prince du sang,
Que je voulusse tant m’eslongner de mon rang
Que d’aimer ces caphars et ceux dont le bas aage
Se passa soubs l’habit de vallet et de page10 ?
L’on m’a trop faict savoir que là où la faveur
Se rencontre, il luy faut faire un temple d’honneur.
Ce coyon11, quy estoit porté de sa maistresse,
Me feit bien eslancer dans une forteresse.


qu’il est inutile de réfuter. Elle eut cours très long-temps et fut cause, selon Favin, que chez les Flamands on donna longtemps aux François le surnom injurieux de crapauds franchots. (Favin, Histoire de Navarre, liv. 7, p. 399.)

8. La reine, sur le conseil du maréchal d’Ancre, avoit fait mettre le prince de Condé a la Bastille le 1er septembre 1616.

9. Le père Arnoux étoit confesseur du roi. V. notre tome 3, p. 266.

10. Luynes fut d’abord page de la chambre du roi sous M. de Bellegarde. (Tallemant, historiette du connétable de Luynes, édit. in-12, t. 2, p. 39.)

11. Le maréchal d’Ancre, qui passoit pour être l’amant de la reine-mère. Nous donnerons dans les prochains volumes plus d’une pièce où cette injure toute italienne de coyon, qui étoit devenue le surnom de Concini, se trouvera surabondamment expliquée. V. plus loin le Songe.