Page:Variétés Tome IV.djvu/54

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ment qu’en quelque part ou lieu que ce soit, là où ils trouveront aucun de quelque estat ou qualité qu’ils soient, qui se voudront mesler d’entremettre et user du dit privilége d’escorniflerie (s’ils n’en ont lettres speciales et generales, telles et semblables que ces presentes), de ne les en laisser jouyr, ains les condamner sur le champ en telle amende qu’ils verront estre à faire par raison.

Et encore par ces dites presentes deffendons generalement à toutes personnes, tant soient mestoudins39 ou esvetez, de ne troubler ou empescher nullement nos dits subjets et vassaux, ny aucuns d’iceux, en la jouyssance de leur dit present privilége, et, en ce faisant (pour harnois de gueule), ne prendre n’exiger d’eux aucuns deniers, or, argent, ny gage quelconque, nonobstant l’ordonnance d’un commun usage qu’on dict :

À Paris, à bon usage,
Qui n’a argent si laisse gage ;

et ce sur peine d’encourir nostre perpetuelle disgrace.

Si donnons en mandement par ces mesmes presentes à nostre rubicondissime conseiller Magistrum Trigorinus Triory, ou, en son absence, à son lieutenant, le seigneur d’Ortouaillon, qu’il fasse ces presentes publier par tous les endroits de nostre obeyssance, et icelles face observer inviolablement de point en point selon leur forme et teneur, nonobstant l’amy Baudichon40, ny Gautier ou Mitaine,


39. Garçons fringants et bien mis, mirolets, selon Cotgrave.

40. Personnage d’une très ancienne chanson qu’on trouve