Page:Variétés Tome IV.djvu/84

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mes, quy sont mesme chair avec leurs maris, et quy sont faictes leurs membres par le mariage, se separent d’avec eux pour quelques causes et imperfections que ce puisse estre ; tant s’en faut qu’elles les puissent trainer en justice comme une personne estrangère.

Premierement, la loy de Dieu, qui veut que les femmes laissent pères et mères pour suivre leurs maris (Genes., chap. 1), et donne puissance au mary des vœux de sa femme (Numer., chap. 30), qui luy est subject comme les membres sont à leur chef (Ester., cap. 1, 1 ; Corint., 2 et 1 ; Petr., 3 chap.) ; c’est pourquoy que la langue saincte, qui a nommé toute chose selon la vraye nature et proprieté, appelle le mary Basal, c’est le seigneur et maistre, pour monstrer que c’est aux maris à commander, et de chastier les femmes quand elles leur desplaisent et sont desobeissantes à leurs commandements.

Mais, pour abreger les descriptions des femmes, usant des termes de ce que dit un certain poète, sans toutesfois y mettre au nombre d’ycelles celles quy ont la prudence et la sagesse en recommandation, comme estant chose très contraire,

Le premier père Adam, prestre, par l’Eternel,
Dès sa creation fut rendu immortel.
Tout le temps qu’il fut seul, sa vie fut heureuse ;
Mais lorsque de sa chair la femme s’anima,
Elle ravit son cœur, et luy si fort l’aima
Qu’il mourust pour l’amour de sa faim malheureuse.

Ouy, femme, ô que ton cœur est faux et enragé !
Les plus sainctz et devotz tu as trop outragé ;