Page:Variétés Tome IX.djvu/184

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La Bourgeoise malade.

Mon Dieu, Monsieur, j’apprehende bien cela.

Le Medecin.

Ô la, la, il ne faut point apprehender, cela est bien aisé à prendre ; il y en a bien d’autres que vous qui en prennent : cela ne vous sçauroit faire de mal. Je crois qu’après cela vous vous trouverez bien.

La Bourgeoise malade.

Hé, mon Dieu, je voudrois bien pourtant n’en prendre point ; j’apprehende trop cela.

Le Mary.

Et la, la, faut-il tant faire la delicate ? Ce ne sera que par derrière, tu n’en verras rien[1].


    décidé qu’on lui substitueroit le mot remède. Le roi, sur les observations du Père Le Tellier, ne se permit plus que cette dernière expression ; et s’il faut en croire Mirabeau, en son Erotica Biblion, l’Académie françoise eut ordre de l’insérer dans son dictionnaire avec cette nouvelle acception.

  1. On ne voyoit même pas toujours quel étoit l’opérateur. La belle veuve Mme Grasset, perle de l’Île Saint-Louis, entretenoit sa fraîcheur par des remèdes dulcifiants. Un matin qu’elle étoit en position de s’en faire administrer un par Louison sa servante, celle-ci, déjà tout armée, s’aperçut qu’il manquoit un peu de lait clarifié dans la dose prescrite par M. Renard le medecin, et à tout petit bruit elle courut à la cuisine, sans que sa maîtresse, qui, le nez dans la ruelle, ne pouvoit la voir, remarquât seulement son absence. Mme Grasset avoit deux prétendants, M. de Lorme et M. d’Argencourt, son neveu. C’est celui-ci qui arriva sur ces entrefaites. Mme Grasset crut que c’étoit Loui-