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Le Bourgeois.
Messieurs, vous plaist-il pas passer ?
Le second Convié.
Ô Monsieur, je n’ay garde de faire cette faute-là.
Le Bourgeois.
Messieurs, je vous en prie, sans ceremonie.
Le premier Convié.
Monsieur, je ne le feray pas, je ne passeray jamais devant vous.
Le Bourgeois.
Messieurs, à quoy est bon cela ? Nous fussions desjà à la table. Entrez, je vous prie.
Le second Convié.
Monsieur, nous ne le ferons pas : nous serions plustost là tout aujourd’huy[1].
- ↑ Ces interminables façons étoient de l’étiquette du temps. Je trouve dans un des petits livres de Réponses et réparties, qui étoient alors le vade-mecum de la politesse, un exemple en action de ces sortes de scènes de réception. On vous prie de passer le premier : « Ne m’empêchez pas, je vous prie, dites-vous, de vous rendre les devoirs que je vous dois. » À nouvelles instances, résistance nouvelle, et vous dites : « N’insistez pas, Monsieur, et gardez le pouvoir que vous avez sur moi pour une autre occasion. » Il faut pourtant céder ; vous ne le faites qu’en courbant la tête : « Eh bien ! soit, Monsieur, dites-vous, car je vous honore trop pour en appeler de vos ordonnances. » S’il vous plaît d’employer une variante pour ce compliment, vous dites : « Que cela soit ainsi, car si je ne savois pas vous obéir, je ne serois pas votre serviteur. »