Page:Variétés Tome IX.djvu/230

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alauzes sont bonnes, mais note raye put ; je panse qu’aussi bien fait vote barbüe.

La Bourgeoise. Je ne m’offence pas de tout ce que vous pouvez dire : car je sçay que celles de vostre condition sont fournies d’assez bonnes repliques, et que vous avez tousjours le petit mot pour rire.

La Poissonnière. Ouy, Madame a raison, le guièble a tort qu’il ne la prend ; il est vray que


qu’elle est le véritable Catéchisme des poissardes, au commencement du règne de Louis XIV. Elle suffiroit à prouver que le genre poissard n’a eu pour créateur ni l’auteur de Madame Engueule, ou Les accords poissards, comédie-parade, 1754, ni l’illustre Vadé. Voisenon, d’ailleurs, avoit déjà contesté a celui-ci cette noble gloire. (V. ses Œuvres, t. IV, p. 72.) Au temps des Valois, il étoit déjà de bon ton, comme au temps de Louis XV, de bien entendre le langage de la place Maubert. Catherine de Médicis y excelloit : « La royne-mère, lit-on dans le Scaligerana (1667, in-12, p. 46), parloit aussi bien son goffe parisien qu’une revendeuse de la place Maubert, et l’on n’eust point dit qu’elle estoit Italienne. » On disoit quelquefois goiffe pour gof, quand on parloit de ce langage populaire (V. le fragment d’une lettre inédite de Maynard, dans le catalogue des autogr. de M. Ch… ; janv. 1856, p. 20). J’étois porté à croire que de goiffe on avoit fait goiffeur, puis goipeur; mais ce dernier mot, qui désigne, comme on sait, un viveur, dérive plutôt du mot espagnol, dont il est ainsi question dans les Mélanges d’histoire et de littérature de Vigneul-Marville (1re édit., p. 325) : « Il y a en Espagne de jeunes seigneurs appelés guaps, qui ont rapport à nos petits-maîtres. Guap, en espagnol, veut dire brave, galant, fanfaron. »