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Page:Variétés Tome IX.djvu/231

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j’avon le mot pour rire et vous le mot pour pleuré.

La Bourgeoise. Mamie, donnons trève à ces propos insolens, qui ne valent pas grand argent ; et me dites, en un mot, combien me cousteront ces quatre solles, ces trois vives, ces deux morceaux d’alauzes et ces macquereaux là ?

La Poissonnière. Vous en poirez en un mot traize francs. Et me regardez l’oreille de ce poisson là : il est tout sanglant et en vie. Est-il dodu ! et qui vaut bien mieux bouté là son argent qu’à ste voirie de raye puante qui sant le pissat à pleine gorge. La Bourgeoise. Je voy bien qu’il est très excellent. Je vous en donneray joyeusement six livres ; je sçay que c’est honnestement, et c’est ce que cela vaut.

La Poissonnière. Parle, hé ! Parrette ! N’as-tu pas veu madame Crotée, mademoiselle du Pont-Orson, la pucelle d’Orléans ! Donnez-luy blancs draps, à ste belle espousée de Massy, qui a les yeux de plastre ! Ma foy ! si ton fruict desire de notre poisson, tu te peux bien frotter au cul, car ton enfant n’en sera pas marqué !

Un Pourvoyeur, voulant acheter du poisson, dit : Ma bonne femme, n’avez-vous point là de bon saumon frais ?

La Poissonnière. Samon framan ! du saumon frais ! en vous en va cueilly, Parrette ! Ste viande-là est un peu trop rare. Ce ne sont point viande pour nos oyseux : car j’iré bouté de seize à dix-huict francs à un meschant saumon, et vous m’en offrirez des demy-pistoles. Et nennin, je ne somme