Page:Variétés Tome IX.djvu/236

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Tené, vla Pierre Dupuis12, vla laquet. Est-y creté ! L’effronté ! il est encore tout estourdy du batiau. Hé ! qu’est-ce ? Je pence, ma foy, qui nous trouve belle ? Y nous regarde tant qui peu à tou ses deux rieux. Voyez st’ecuyé de cuisaine à la douzaine, le vla aussi estonné tout ainsi que s’il estet cheu des nuës. Y ! Allons ! Ira-t-elle, la pauvre haridelle ? Fricassé-luy quatre œufs. Le vela arrivé ! Quand s’en retournera-t’y ? Par la mercy de ma vie ! ce tu ne t’oste de devan moy, je t’iray la devisagé ! Ne pense pas que je me mocque !

Le Pourvoyeur. En verité, je ne m’ebahis plus si le peuple commun vous appelle muettes des halles ! Je suis tout confus, et m’estonne où il est possible de trouver le quart des injures qui m’ont esté vomies, sous ombre de n’avoir pas assez offert au gré de cette femme sans raison.

Une autre Poissonnière, reprenant la parole pour la precedente, toute pasmée de colère, luy tint ces paroles : Samon, ma foy ! vela un homme bien vuidé pour tourner quatre broche ! Vo nous en velé bien conté ! Vote mère grand est en fiançaille ! N’a vou point veu Dadais, vendeur de fossets ? Tené, vela Guillemin croque-solle, carleux de sabots. Donnez ste marée pour la moitié moins qu’elle


tours de passe-passe, quel que fût leur métier, qu’ils fussent procureurs ou prédicateurs : c’est à ceux-ci surtout que le mot s’appliquoit. (V., parmi les mazarinades, L’Enfer burlesque, 1649, in-4, et Le Rabais du pain, 1649, in-4.)

12. V., sur ce type alors populaire, t. 2, p. 273.