Qui sous ce faix n’est jamais las,
Qui n’a point besoin d’un Athlas,
Et qui dessus sa maigre eschine
Veut porter la ronde machine.
Ce courtisan futile et vain
A fait le politique en vain ;
Ses fautes sont tousjours visibles
Et ne nous sont que trop sensibles.
Les premières prosperitez
L’ont signalé de tous costez,
Mais les avantures sinistres
L’ont mis au rang des sots ministres :
Ce n’est que dans les grands malheurs
Que l’on reconnoist les grands cœurs.
L’esclat des heureuses fortunes
Rend rares les ames communes,
Et les ouvrages du hazard
Passent pour chef-d’œuvre de l’art.
Tout pilote est bon sans orage,
L’imprudent alors paroist sage ;
Mais il se monstre ingenieux
Lors que les flots montent aux cieux.
Quand Dieu punissoit l’infidelle,
Quand il foudroioit les rebelles,
Quand il vengeoit le droict des Rois,
Quand il combattoit pour les loix,
Quand il châtioit la Savoye,
Quand il nous la donnoit en proye,
Quand il se servoit de nos mains
Pour delivrer les souverains,
Armand estoit égal aux anges,
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