Page:Variétés Tome V.djvu/12

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Et tout viendra par la rivière[1].

    Il faut remettre Charenton[2]
Pour y refaire le passage,
Car autrement qu’en diroit-on ?
Il faut remettre Charenton,
Qu’on y travaille tout de bon
Sans crainte d’un second carnage ;
Il faut remettre Charenton

Pour y refaire le passage.



    Fourbisseurs, ne vous lassez pas ;
Armuriers, travaillez sans cesse :
C’est pour armer tous nos soldats.
Fourbisseurs, ne vous lassez pas ;
Il faut couper jambes et bras
À ceux qui nous tiennent Gonnesse[3].

  1. Beaucoup de denrées venoient de Corbeil par la Seine. La prise de cette ville par l’armée royale étoit donc très préjudiciable aux Parisiens. « Corbeil nous sera necessaire, écrit Gui-Patin à Spon ; c’est la première ville que nous irons prendre. » Les bateaux qui descendoient la Seine chargés de vivres, pain fait à Melun, poissons, fruits, etc., s’appeloient Corbillas et Corbillards, à cause de Corbeil. V. l’Estoille, édit. Michaud, t. 2, p. 38, et une note de Roquefort dans la Vie privée des François, par Le Grand d’Aussy, t. 1, p. 106. Plus tard, la voiture qui menoit les morts au cimetière prit le même nom, par allusion aux Corbeaux, comme l’Estoille appelle les croque-morts, qui la conduisent. V. id., p. 406.
  2. Sautereau de Marsy n’a pas reproduit ce triolet. — Charenton avoit été pris par le prince de Condé le 8 février, et il importait beaucoup aux Parisiens de le reprendre.
  3. Le pain le plus délicat en venoit. V. la lettre de Gui-Patin citée tout à l’heure, et notre t. 2, p. 327.