Page:Variétés Tome V.djvu/140

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Nez, comme il est à tous notoire,
Doux à toucher comme le houx,
Net comme le penis d’un ladre,
Chaud comme une pièce de marbre,

Poly comme un topinamboux ;

Nez de citrouille, nez de pompe,
Nez de citron, nez de cocombre,
Nez propre à servir de boulon
Pour exprimer le jus de treille,
Nez fait en bouchon de bouteille,
Nez de gourde, nez de melon,

Nez propre à faire ouvrir la fente
D’un tronc où l’on veut faire une ente10 ;
Nez en coque de limaçon,
En esventail de damoiselle ;
Nez qui serviroit de truelle
Et d’oyseau11 à quelque masson ;

Nez fait en trident de Neptune,
Tu servirois encor d’enclume
À quelque pauvre forgeron,
À un vieux suisse de brayette,
À un tisserant de navette,
À un patissier de fourgon,



on mettoit le vin et tout ce qui composoit l’hypocras. « Et le pot dessoubs, dit-il, et le passez tant qu’il soit coulé, et tant plus est passé et mieux vault, mais qu’il ne soit esventé. »

10. Greffe.

11. Ce qui sert à porter le mortier. Cet outil s’appelle ainsi à cause de sa forme, et parcequ’on le porte comme des ailes sur le dos. Vigneul-Marville a employé ce mot dans ses Mélanges, t. 3, p. 278.