Page:Variétés Tome V.djvu/287

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

M. le conte de Cherobery depescha à l’heure mesme son fils27 vers la royne d’Angleterre pour luy porter nouvelles de ceste execution, laquelle ayant esté faicte le mercredy dix-huictiesme du dit28 mois de febvrier, sur les dix heures du matin, lequel arriva vers Sa Majesté le jeudy en suivant dix-neufviesme.

Lesquelles nouvelles ne furent long-temps celées29, car, dès les trois heures après midy, tou tes les cloches de la ville de Londres commencèrent à sonner, et firent feux de joye par toutes les rues, avec festins et ban-


de ses serviteurs, bien fermée de peur qu’ils n’y entrassent pour luy rendre leur debvoir. » (Le Martyre de la royne d’Ecosse, p. 309.)

27. Henry Talbot.

28. Var. : de ce mois.

29. On lit dans la dépêche de M. de Châteauneuf : « Lequel courier arriva à Grenvich, sur les neuf heures du matin, vers Sa Majesté, le jeudy dix-neuviesme. » Ensuite se trouve ce passage, omis ici : « Je ne sçay si il parla à la royne, laquelle se alla pourmener ce jour à cheval, puis au retour parla longtemps au roy de Portugal. Ledict jour de jeudy, je depeschés à Vostre Majesté pour luy porter ceste nouvelle, laquelle, etc. » Le roi de Portugal nommé ici est D. Antonio, prieur de Crato, alors réfugié près d’Élisabeth, et qui avoit un intérêt indirect dans le dénoûment de ce drame, puisque, lors du dernier complot des agents de Marie Stuart avec ceux de Philippe II, il avoit été convenu expressément que, si l’affaire réussissoit, l’on commenceroit par le livrer lui-même aux mains du roi d’Espagne. La mort de Marie Stuart enlevoit un chef à ces conspirations renaissantes dont il eût été l’une des premières victimes. V. Mignet, Histoire de Marie Stuart, t. 2, p. 288, et notre livre Un Prétendant portugais au XVIe siecle, passim.