Page:Variétés Tome V.djvu/331

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Satyre contre l’indecence des Questeuses1.

Que vois-je, ô Dieu ! que vois-je en ce jour solemnel
Où chacun vient au temple adorer l’Eternel ?
Quel demon envieux du salut de nos ames
Souffle en de foibles cœurs de detestables flames !
Une questeuse, ornée en supot de Satan,
Fière de sa beauté comme un superbe pan,
De vains ajustemens indecemment parée,
Et d’un air tout profane en la maison sacrée,
La gorge à decouvert2, les oreilles, les bras,
Etalage honteux de funestes appas,
D’un sacrilège feu brûle les cœurs fidelles,
Fait naistre aux plus devots des flames criminelles.


1. Cette petite satire se trouve à la suite des Poésies chrestiennes, contenant la traduction des Hymnes et des Proses non traduites dans les heures de Port-Royal....., par le sieur D***, à Paris, chez Guillaume Valleyre, MDCCX, in-8. Elle a trait à une mode assez profane dont Furetière nous avoit déjà parlé avec détail dans son Roman bourgeois. V. notre édit., p. 32–33.

2. Sur cette nudité de la gorge que les femmes se permettoient, même dans les églises, V. notre t. 3, p. 258, note.