Page:Variétés Tome V.djvu/67

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Celuy quy estoit luscrateur8
Et chief de la ceremonie
Avoit l’une des mains garnie
D’un cierge ardent ; en l’autre main
Il tenoit un bassin tout plain
D’œufs, avec quoy, faisant la ronde
Autour d’une maison immonde,
Tant par dedans que par dehors,
Il cuidoit nettoier le corps
Et la maison de malefice,
Si grand fust-il, rendant propice,
Par ce moyen, le ciel à ceux
Quy s’estoient lustrez par les œufs.
De là vient, comme je presume,
Que, retenant de leur coustume,
On denomme ores l’œuf pascal
Quy s’appeloit jadis lustral,
Non qu’à present il serve à faire,
Comme leurs œufs, pareil mystère,
Que deffend la religion ;
Mais il donne l’advision
De se lustrer au jour de Pasque,
Où il faut que le chretien vaque
À servir Dieu d’un cœur lavé,
Où l’ord pesché ne soit trouvé.



des gourmands, 3e année, p. 349–350) se préoccupe de cet usage, et assure qu’il a beaucoup réfléchi pour en deviner le motif. Pline, qui en a parlé le premier, ne le savoit pas bien lui-même. « Au reste, dit l’illustre gourmand, il n’y a nul inconvénient à s’y soumettre. »

8. Lustrateur, qui tenoit et présentoit l’eau lustrale.