Page:Variétés Tome VI.djvu/188

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tentement raporter plus grand fruict. Ayant executé environ un quart d’heure, commencèrent ceux de sainct Medard, paroisse dudit faubourg, sur les trois heures (jà leurs vespres dites), de malice deliberée, à sonner toutes leurs cloches ensemble, d’un tel bransle qu’aussi pour n’y avoir qu’une ruelle de distance entre les deux lieux, retentissoit le son si grand dans le dit Patriarche qu’il estoit du tout impossible d’entendre la dite exhortation ; ce que voians ceux de l’assemblée, deux d’entre eux s’en allèrent sans aucunes armes prier que l’on desistast de sonner, à ce que si bonne compagnie ne fust empeschée d’ouir la parole de Dieu. À ceste prière et humble requeste, s’esleva une voix de prestres, et quelques autres mutins, crians que en despit d’eux l’on sonneroit, et sus ces entrefaites s’essayent à donner plus grand bransle à leurs cloches, et à l’instant fort mutinez fermèrent la grande porte de leur eglise, enfermans l’un des deux dessusdits ; l’autre se sauva de vitesse et se retira vers les siens, et, comme ainsi fust que il n’avoit qu’un petit couteau, le massacrèrent de sept coups, tant de longs bois que d’espée, quasi tous mortels, selon le recit des chyrurgiens ; aussi soudain furent closes deux autres portes, l’une grande du presbitaire, l’autre


parole de Dieu », ne pouvoit être à la fois au travail et à leur sermon, ayant été « enterinée vers la feste de Noël », les troubles qu’on craignoit ne se firent pas attendre. M. de la Roche-sur-Yon « avoit resisté fortement » ; mais, quand de guerre lasse il eut quitté le gouvernement de Paris, le maréchal de Montmorency, son successeur, avoit accordé la permission si long-temps refusée.