Page:Variétés Tome VI.djvu/187

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sieur Mallot, ministre2, qui, après les prières faites et le psalme chanté, commença d’interpreter ce passage de sainct Mathieu : Venez à moy, vous tous qui estes chargez ; et lequel avoit pris comme lieu de grande doctrine et edification, à ce que la compagnie (qui estoit plus grande beaucoup que de coustume, pour n’estre ce jour ouvrable3) en peust à son con-


ne Carrage, conseiller au Parlement, la tenoit par succession de Thibault Carrache, bourgeois de Paris, et l’avait louée à Ange de Caule, marchand Lucquois, qui lui-même la prêtoit ou la donnoit à bail aux calvinistes. Leurs assemblées, tolérées en vertu du récent édit de pacification, s’y tenoient, ainsi qu’à Popincourt.

2. L’un des plus ardents parmi les ministres calvinistes. Partout on le trouvoit prêchant et répandant la religion nouvelle, qui « auparavant je ne diray pas harrassée, écrit Pasquier, ains terrassée, commença de lever les cornes et se lever au milieu de nous d’une furieuse insolence. Nous la vismes, continue-t-il, estre preschée non en lieux sombres et escartez, ains à huis ouvert en la maison de la comtesse de Senigant dans cette ville de Paris, et du mesme temps par le ministre Malo, dans les fossez du faubourg St-Jacques, comme s’il eût voulu escheller la ville, et depuis, par jours alternatifs, au Patriarche et à Popincourt, par le mesme Malo et La Rivière, ministres. » (Lettres de Pasquier, liv. 15, lettre 19.)

3. Pendant long-temps les ministres n’avoient eu permission de prêcher que les jours ouvrables. On craignoit, dit Pasquier, « que, si les jours de feste ils preschoient pendant que le peuple chommoit, ce n’eust esté faire ouverture à nouvelle sedition » ; ce qui arriva justement, comme on le voit ici : car la requête qu’ils firent pour être autorisés à prêcher les dimanches et jours de fête, en remontrant que la moitié de leurs ouailles, « affamée de la