Page:Variétés Tome VI.djvu/190

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avec le curé et faire deffense de par le roy de plus sonner le toxin et jeter pierres ; puis il y voulut aller luy-mesme, mais la gresle des pierres et traits d’arbalestres le contraignirent de se retirer bien viste, et sans apporter autre response.

Tel refus et rebellion faite à la justice, se deliberèrent les evangelistes de ne laisser branler longuement cest espouvantail de peuple et appeau de sedition, discourans fort bien en quel danger evident estoit toute leur compagnie. Adonc mieux armez de bon cœur et ardent zèle, qui les incitoit à la tuition de ceste troupe de leurs frères qui se reposoit sur leur deffense et main forte du seigneur, que d’armes deffensives à repousser l’injure de leurs ennemis, ou offensives pour les endommager, tous d’un courage firent tel effort qu’ils foncèrent les portes de l’eglise, qui ne fut executé sans estre plusieurs d’entre eux blessez, qui leur augmente la colère, estant outre plus excitez et encouragez à vengeance par la compassion dont furent saisis


ajoute-t-il, se mirent de la partie. » Rouge-Aureille, le prévôt, étoit d’ailleurs de lui-même fort bien porté pour les religionnaires. Peu de jours auparavant, il avoit, sans en être trop prié, mis la main sur frère Jean de Hans, qui dans ses prédications « faisoit rage de maltraiter » les réformés, et il l’avoit mené lié et garotté à St-Germain, où le peuple l’étoit allé chercher pour le ramener en triomphe à Paris. Enfin Rouge-Aureille et le chevalier du guet, dont il sera parlé tout à l’heure, penchoient certainement pour le parti de la religion, et on les vit là, dit Pasquier, « faire espaule contre l’authorité du Parlement ». (Liv. 15, lettre 19.)