Page:Variétés Tome VI.djvu/196

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nirent de pierres, arbalestres, espées, rondelles et long-bois, s’adjoignans bon nombre des plus mutins et seditieux de toute la paroisse. Estoit chef de l’entreprise monsieur le curé, moyne de S. Geneviefve, lequel avec ses prestres demanda secours de gens et d’armes à son abbé, comme luy-mesme a confessé ; mais, pour estre chose de grand advis et deliberation, en consultèrent avec messieurs le Premier et Saint-André, presidens, ensemble le procureur general Bourdin, desquels eurent bon confort et ayde, avec asseurance de les garentir en tout evenement, et de ceste promesse fortifioit au jour de la sedition le curé ses complices prestres et mutins (en ces termes) : « Ruez, frappez, tuez, n’espargnez personne ; nous avons bons garans, et des plus grans de la ville. » Estans donc fortifiez de tels appuis, plus hardiment divulguoient leur conseil envers ceux que cognoissoient plus enclins à mutinerie, les solicitans de s’adjoindre à leur entreprinse, et par ce moyen de l’un à l’autre fut communiqué à tant de sortes de gens que furent advertis aucuns de ceux qui frequentent les assemblées de ne s’y trouver ce jour de samedy ; et mesmes aucuns des conspirateurs, jà s’esgayans comme de ville gagnée, se vantoient dès le matin qu’il se feroit beau carnage de huguenots. Or les principaux nerfs de la sedition estoient au toxin, au son duquel devoit venir secours de Nostre-Dame-des-Champs, S. Victor et S. Geneviefve, et, pour l’attendre en seureté, s’estoient reserrez et remparez les mutins dedans leur eglise, munis et fortifiez de toutes armes necessaires à soustenir le siége. De fait, au premier